Pédagogie
Les formations initiale et continue sont organisées selon une approche transversale. Elles ont pour objectif de développer et de renforcer les compétences du magistrat, quelle que soit sa fonction. La pédagogie privilégie donc en premier lieu les savoirs communs à toutes les fonctions. Cette approche permet d'apprendre à être magistrat avant d'être juge des enfants ou substitut du procureur.
Corps enseignant
Formation initiale
En formation initiale, à Bordeaux, une vingtaine de magistrats détachés à l'École, les coordonnateurs de formation, assurent la formation des magistrats de demain. Ils conçoivent les enseignements, évaluent les auditeurs, coordonnent la pédagogie ou encore animent les directions d'études, les ateliers ou les conférences. Près de 700 magistrats enseignants associés et intervenants occasionnels complètent chaque année la formation.
Formation continue
Les coordonnateurs de formation et les chargés de mission élaborent les quelques 500 actions de formation en collaboration avec les directeurs de sessions. Près de 2000 magistrats ou professionnels issus de tous les secteurs, tant publics que privés, interviennent dans les sessions.
Conseil pédagogique
Le conseil pédagogique assiste le directeur dans sa mission pédagogique. Il contribue, par ses avis qui sont transmis au conseil d'administration, à la définition des grandes orientations pédagogiques, à l'élaboration et à la mise en œuvre des programmes de formation initiale et continue, et à l'évaluation de la pédagogie. Les dispositions du règlement intérieur relatives au régime de la scolarité et aux conditions d'évaluation des auditeurs de justice sont également établies après avis du conseil pédagogique.
Pôles de formation
L'activité pédagogique de l'École est structurée, tant en formation initiale qu'en formation continue, en huit pôles de formation pour faciliter l'acquisition et le renforcement des capacités fondamentales du magistrat. Les grandes orientations et les objectifs pédagogiques de chacun des huit pôles de formation sont définis par le conseil d’administration de l’ENM et mise en œuvre par le doyen des enseignements et l’équipe pédagogique. Deux animateurs permanents de l'ENM, un pour la formation initiale et un pour la formation continue, organisent l'activité de chacun des pôles et assurent leur cohérence pédagogique. Ils s'appuient sur des référents thématiques ou fonctionnels, les coordonnateurs de formation, pour l'élaboration des enseignements.
Les huit pôles de formation de l'ENM et leurs doyens des enseignements :
- Humanités judiciaires - Martine de Boisdeffre, présidente de la section du rapport et des études au Conseil d’Etat
- Processus de décision et de formalisation de la justice civile - Natalie Fricero, professeure de droit privé et sciences criminelles à l'université de Nice-Côte d'Azur et membre du Conseil supérieur de la magistrature
- Processus de décision et de formalisation de la justice pénale - Laure Beccuau, Procureure de la République près le tribunal judiciaire de Paris
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Communication judiciaire - Jacques Dallest, Procureur Général près la Cour d’appel de Grenoble
- Administration de la justice - Dominique Lottin, membre du Conseil constitutionnel
- Dimension internationale de la justice - André Potocki, magistrat honoraire à la Cour de cassation
- Environnement judiciaire - François de Singly, professeur émérite de sociologie à l'université de Paris
- Pôle économique, social et environnemental - Stéphanie Fougou, ancienne présidente de l’association française des juristes d’entreprises.
Compétences fondamentales
La fonction de magistrat est un métier de décision qui nécessite à la fois la maîtrise des techniques juridiques et la capacité essentielle à appréhender les enjeux humains. La pédagogie s'inscrit dans une logique d'acquisition de compétences communes à toutes les fonctions du magistrat, en complément de l'apprentissage des techniques du métier (juge d'instruction, juge des enfants, parquet, etc). Treize compétences fondamentales du magistrat ont ainsi été définies au regard des différentes fonctions qu'il peut être amené à exercer, des environnements auxquels il peut être confronté ou encore des situations humaines qu'il doit affronter. Elles déterminent un profil de compétences qui permet de cibler le recrutement des futurs magistrats et d'orienter la formation initiale et continue pour favoriser leur développement.
Les treize compétences fondamentales du magistrat :
- identifier, s'approprier et mettre en œuvre les règles déontologiques ;
- analyser et synthétiser une situation ou un dossier ;
- identifier, respecter et garantir un cadre procédural ;
- s'adapter ;
- adopter une position d'autorité ou d'humilité adaptée aux circonstances ;
- savoir gérer la relation, l'écoute et l'échange ;
- préparer et conduire une audience ou un entretien judiciaire dans le respect du contradictoire ;
- susciter un accord et concilier ;
- prendre une décision, fondée en droit et en fait, inscrite dans son contexte, empreinte de bon sens et exécutable ;
- motiver, formaliser et expliquer une décision ;
- prendre en compte l'environnement institutionnel national et international ;
- travailler en équipe ;
- organiser, gérer et innover.
Standards internationaux
Consulter nos normes relatives aux principes de la formation judiciaire.